Les terres, il y a environ 400 ans appartenaient au duché d'Uzès. Elles étaient judicieusement exploitées en partie par l'élevage de moutons, ensuite en parcelles de vignes. Comme tout domaine à l'époque, des forêts permettaient aux seigneurs de chasser et bien sûr le sol était géré grâce aux jachères. La Révolution française de 1789 entraîna l'expropriation et la dispersion des biens.
Le domaine du Duché se morcèle et le domaine émerge. En 1807, Napoléon dans un soucis d'équité de collecte d'impôt imposa l'arpentage des propriétés sous la forme du cadastre. Nos recherches effectuées auprès des Archives Départementales du Gard nous ont permis de connaître la 1ière dénomination du lieu : "La ferme du Pont de Nîsmes" et de constater que l'ensemble des terres ainsi que les bâtis avaient été la propriété de la famille Pérouse. Ce vieux cadastre est rigoureusement identique à celui de 2004.
Une belle demeure de 750 m², a été construite vers 1830 au milieu de pins, chênes, lauriers et clairières. Elle fut érigée comme d’usage à l’époque, afin d’accueillir la famille Pérouse, les propriétaires du domaine. Entourée d’un mur d’enceinte incluant également le jardin d’agrément, les potagers, la demeure centrale était dotée d’annexes telles une bergerie, un mas pour le personnel, d'une cave de vinification et des remises agricoles.
Le domaine s'est développé dans cette région ancestralement dédié à la viticulture. La vigne n'a pas besoin d'eau. Malheureusement, des maladies telles l'Oïdium en 1850 (champignon) et le Phylloxera en 1863 (parasite de la vigne), se répandirent dans tout le Languedoc-Roussillon, éradiquant de façon dramatique tout ce secteur agricole. Il ne fallut pas moins de 50 ans pour qu'il s'en relève.
Au début des années 1960, pour éviter de voir se renouveler un tel effondrement économique (problème essentiel d’une monoculture), les autorités et les hommes de bonne volonté décidèrent qu’il fallait s’orienter vers la diversification agricole. Le progrès technologique de cette époque était considérable et donna aux hommes la possibilité de rendre enfin cette zone accessible à une agriculture maîtrisée.
Philippe Lamour, avocat et haut fonctionnaire, installé depuis 1942 dans une propriété agricole du Gard va insuffler une démarche qualitative avec étude des terroirs, nouveaux encépagements, recherches oenologiques et modernisation. Il est chargé en Octobre 1944 de constituer un Comité Départemental Agricole conformément à l'ordonnance d'Octobre 1944 du Ministre de l'Agriculture François Tanguy-Prigent. Pour la réalisation de ce programme ambitieux, l'Etat en 1955 décide de créer la Compagnie Nationale d'Aménagement de la Région du Bas Rhône Languedoc (BRL), dont il sera le Président jusqu'en 1974.
C'est grâce à cette eau salutaire qu'on assista à une transformation radicale de ce vaste plateau sans irrigation naturelle, en un eldorado de vergers d'abricots, de pêchers, de pommiers... La vigne occupe une superficie importante sur la Costière, dont le sol argileux chargé en galet confère à cette production une typicité qui lui a valu son classement en Appelation d'Origine Contrôlée en 1986.
Après 40 ans de culture intensive, le domaine fut cédé et une nouvelle aventure commença...
Le nouveau maître des lieux, passionné d’histoire, de botanique et d’architecture, a perçu immédiatement le potentiel du lieu. En même temps que la rénovation du «château», il entreprit une refonte des murs du jardin, créa une rivière artificielle, et procéda à un embellissement du parc et des alentours.
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